La greluche mène l'enquête

Sans paraître misogyne ni macho, les séries policières nunuches et féministes, ça devient lourdingue... mais lourd. Je pense notamment à la série "Meurtres à" ou à certains téléfilms dans lesquels le premier rôle est systématiquement tenu par une parfaite inconnue au joli minois, sexy, au passé trouble, un brin nympho, secondée par un fringuant barbu, souvent râleur, séparé d'avec sa conjointe qui le harcèle sur son portable et qui, du coup, dégagé des contingences conjugales, a des vues horizontales sur sa coéquipière. Excepté le décor, le scénario ne change guère d'un épisode à l'autre, d'une série à l'autre, où, souvent, le meurtre semble être anecdotique pour focaliser l'histoire sur les états d'âme et la libido des protagonistes dont on se fiche éperduement. Pénible, l'enquête qui s'enlise dans un scénario qui ressemble à celui des Feux de l'amour. Pénible, la sempiternelle séquence "famille" le soir après le travail ou au petit déjeuner, avec, toujours, une marmaille conflictuelle stéréotypée.

Adieu les bons vieux commissaires qui ont de la bouteille, je pense à l'emblématique Maigret, au débonnaire Laviolette, au mythique Bourrel, au légendaire Sherlock Holmes. Avec eux, on reste sur l'affaire d'un bout à l'autre du film sans patauger dans les bons sentiments à deux balles sur fond musical cucul la praline. C'est un polar que je regarde, pas Viens dans mes bras mon amour, alors je vous en prie, arrêtez de nous servir des gamelles et des patins à tout bout de champ. Dorénavant, place aux poupées Barbie, à peine sortie de l'adolescence et déjà promues commandantE, capitainE, lieutenantE, voire procureurE mais à la popularité ô combien éphémère. Elles sortent à peine de l'école du cinéma qu'elles se retrouvent à la tête d'une série alors qu'elles n'ont aucune expérience, pire, elles ne savent pas articuler, comment un réalisateur peut-il tolérer ces chuchoteuses sans les recadrer (verbalement).

La seule enquêtrice comestible du moment est le capitaine Marleau*, interprétée par la truculente Corinne Masiero, seule et unique enquêtrice digne de ses illustres pairs, même si par moments, elle donne dans la caricature. Combien je savoure son accent chti et les références qu'elles glissent subtilement entre deux répliques. Remercions le paysage audiovisuel français, et Josée Dayan, de nous offrir ce monument. Elle me rappelle l'excellente Dominique Lavanant, alias Imogène-le-Dantec, dans la série Imogène, diffusée au début des années 90. Précisons que la série a été créée par Martin Lamotte spécialement pour Dominique Lavanant, qu'il retrouvera plus tard dans Soeur Thérèse point com (série créée par Michel Blanc).

Heureusement, il existe des coffrets DVD qui rassemblent l'intégrale des bonnes vieilles enquêtes dirigées par de bons vieux et éternels commissaires. Pitié ! Messieurs les scénaristes, pondez-nous vite un commissaire ou un détective avec une paire de. Y'a urgence parce que les enquêtrices prépubères, on sature ! Et puis arrêtez avec vos machines à café qui déconnent dans tous les épisodes depuis des lustres, franchement, c'est lourd !

* Capitaine est du genre masculin, n'en déplaise aux féministes.

  

Dom's - 24 janvier 2022 à 07:36

1 commentaire

Ou

Dom's le 24 janvier 2022 - 10:54

Il existe un enquêteur qui déchirerait grave s'il était porté à l'écran, l'immonde brigadier Pierre-Paul-Jacques Demeideu dont, modestement, je suis le père si je puis dire. Voir la rubrique Bouquinerie

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