Panurgisme sur le sentier

Le comportement des gens est parfois consternant et fâcheux. A ce sujet, voici une anecdote qui m'est arrivée pas plus tard qu'hier. Sur les sentiers de Vernègues, un village situé au nord de Salon-de-Provence, je randonne tranquillement, en solitaire, comme toujours. En ce dimanche 2 octobre, il fait un temps magnifique, du soleil, un léger souffle de vent apporte une délicate fraicheur me faisant oublier les chaleurs torrides de l'été dernier qui empêchaient toute sortie. Vers 13 h, après une bonne grimpette depuis le domaine vinicole de Chateau-Bas jusqu'au plateau, je m'installe pour pique-niquer sur un talus herbeux et ombragé à l'écart du sentier. Je déploie la chaise pliante, je sors la gamelle, la petite bouteille de vin qui va bien et c'est parti pour la séquence sustentation. De là où je suis, je vois quelques randonneurs passer sur le sentier, étant assez éloignés, ils me voient à peine.

Soudain, j'entends des pleurs d'enfant se rapprocher de plus en plus. Je distingue alors un couple et trois gosses dont la petite dernière braille à tue-tête. Ils s'arrêtent de marcher, me regardent, gravissent le talus et... se dirigent droit vers moi ! Ben... pourquoi quittent-ils le sentier qui file devant eux, d'autant qu'il n'y a aucun chemin là où je suis. Ils passent tout près de moi, je les regarde, eux, à peine bonjour et les voilà qui s'installent à quelques mètres à peine derrière moi. C'est un comble ! Il y a un million de places semblables aux alentours et il faut que ces cons viennent se coller à moi ! Je rêve ! Qu'est-ce qu'ils viennent me pourrir ma scène de casse-croûte ! Je constate avec consternation à quel point l'être humain est grégaire. J'ai l'impression désagréable d'être un appelant.

Ca me rappelle ce matin-là où je me suis garé sur le parking du Décathlon d'Istres, j'étais la seule voiture à cette heure matinale. Une seconde voiture arriva et stationna juste à côté de la mienne alors qu'il y avait des centaines de places libres tout azimut. Panurgisme détestable. Besoin maladif de se coller aux autres comme des moutons. Sûr que si je n'avais pas été présent sur ce talus, ces Bidochon du dimanche n'auraient pas soudainement bifurqué vers cet endroit quelconque. Me disant que dans ce cul-de-sac sans attrait, ils finiraient par décaniller aussi sec, à mon grand soulagement, ben non, ils sont restés jusqu'à ce que je lève le camp, c'est à dire pendant une vingtaine de minutes, à ce moment-là seulement ils sont retournés sur le sentier qu'ils ont quitté juste pour venir m'emmerder. Et ils ont fait quoi pendant tout de temps ? Rien. Je les entendais vaguement bavarder de choses sans intérêt, ils se faisaient chier et moi avec par la même occasion. Même en pleine nature, pas moyen d'avoir la paix ! Sérieux, ça fout pas les boules ça ?

[ Voir l'album de la rando (septembre 2014) ]

 

Dom's - 03 octobre 2022 à 10:24

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